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De Robert Parker... à la revue Le Rouge&le Blanc !

Commençons par un remerciement, sous forme de paradoxe, à Robert Parker, qui, il y a plus de 30 ans, a fait grandir chez beaucoup d’amateurs une passion inextinguible pour le vin.

Paradoxal, car Robert Parker a été porté au pilori par toute la nouvelle vague viticole (cf Mondovino) celle de la renaissance des appellations et des vins qui expriment naturellement le terroir, et dans laquelle notre projet s’inscrit !

Mais cet excès d’indignité et de critiques, impose un minimum d’honnêteté !

Une évolution, plus qu'une révolution

Notre  cave  personnelle porte encore, les stigmates de son influence, avec encore, ô grand bonheur, quelques grands millésimes bordelais de la fin des années 80. Nous tenions à lui rendre hommage même si les rencontres de vignerons et la lecture de la revue LeRouge&Blanc, découverte plus tard, ont totalement modifié notre approche et supplanté, la lecture des guides longtemps marqués par l’influence de Robert Parker !

Nourris au classement, à la hiérarchie, nous avons pu, dans les années 80, avec Robert Parker mettre, des notes puis des mots sur des émotions, et valoriser notre expérience par une, supposée, connaissance ! Mais ces mots n’étaient pas les nôtres, ces émotions, sans doute, non plus !

Nous avons pu, cependant, ainsi, commencer à comparer et exprimer, en vérifiant, cela nous rassurait, nous amateurs , encore débutants à l’époque, que ce que nous pouvions dire était bien validé, par ce qui apparaissait alors, comme le nec plus ultra de la profession. Un dégustateur indépendant loin du discours lénifiant de beaucoup de producteurs de vin, de négociants ou d’une certaine presse. 

La dégustation, à l’aveugle, avec une notation de tous les vins sur 100, quelle que soit la qualité supposée de l’étiquette, devenait « le » juge d’un savoir objectif, ô combien rassurant pour nous, les « déformés » du système éducatif français.

Cette notation existait déjà, mais Robert Parker l’avait systématisée, appuyée sur une grande constance de son jugement d’un vin donné, d’une dégustation à l’autre, préférant les vins avec des faibles rendements (peu ou pas d’engrais, vendange en vert, sélection de la récolte) , des raisins sains et mûrs (sélection dans les vignes et sur une table de tri), une vinification et un élevage simples (pas de collage ni de filtrage excessifs), le respect du caractère du vignoble, du cépage et du millésime.

Une notation trop commerciale

Mais il a bien fallu s’opposer à un goût trop sûr de lui, unique, et devenu mondialisé, à ces notations posées sur les étiquettes, avec une telle conséquence sur le marché, concentrant l’investissement sur quelques vins très bien notés, où l’extraction et le bois remplaçaient sans doute parfois la vraie expression du terroir !

Ce marché devenu fou, nous empêchait, par ailleurs, de continuer à acheter, avec des prix devenus déraisonnables, quelques vins que nous aimions. Mais il nous a permis, en réaction, de nous plonger avec un grand bonheur dans l’infini diversité des terroirs et des appellations, avec des vins exceptionnels, mais à des prix plus en proportion du travail et de l’investissement du vigneron. 

Avec le recul, son approche, caricaturée pour la bonne cause, ne serait pourtant pas, pour l’essentiel, reniée par les meilleurs des vins bios, biodynamiques et naturels.

C’est le moment de rendre hommage à la revue le Rouge&Blanc qui, depuis la même époque, mais découverte pour moi beaucoup plus tard, fait un travail admirable, de façon totalement artisanale, avec une éthique dénuée de toute arrière-pensée commerciale.

La revue le Rouge et le Blanc

Elle a permis un travail de fond sur les vinifications, sur les méthodes viticoles et le travail d’excellence des vignerons, sans dogmatisme, et surtout sans idée reçue sur les appellations et les terroirs, nous faisant découvrir des pépites totalement inconnues des grands circuits commerciaux mondialisés.

C’est pour nous un grand modèle, que nous respectons infiniment. Il exprime la forme de résistance la plus dure, la plus aboutie, la plus « cultivée », à la rationalisation de l’expression aromatique du marché mondialisé. Et il est, au-delà des modes, fort et respectable, car sans à priori, autre que le respect du travail du vigneron, de sa dignité et de l’émotion donnée par ses vins.

Notre objet n’est pas le même et nos méthodes sont un peu différentes ! Nous avons choisi une approche plus commerciale pour atteindre un objectif …celui d’aider de façon concrète les vignerons bios d’excellence, et de défendre la cause de la conversion de la viticulture au bio, et à un vin plus naturel… d’excellence!

Notre objectif, à quoi servons-nous ?

Nous aurions pu tout aussi bien choisir la forme associative, mais elle était moins adaptée pour mobiliser les énergies et les capitaux nécessaires.

Nous espérons être complémentaires et surtout ne pas devoir céder aux dérives du court terme, liées aux difficultés inhérentes à toute entreprise ! Merci à tous si c’était le cas de nous le rappeler et de nous aider dans la défense de cette cause du vin sain et bon !

Bien sûr les vins profonds, complexes et denses, qu’il faut attendre parfois longtemps, resteront le graal de tous les passionnés, mais apprécions des vins plus souples qui expriment leur terroir et le fruit dès leur prime jeunesse !

Ils feront le bonheur de tous, de façon beaucoup plus régulière et permanente, dans les bons moments de la vie quotidienne. Comment remplacer les notes, les commentaires aromatiques qui complexent les non spécialistes, par une approche au plus près des émotions de chacun…voilà un beau défi pour l’avenir!

C'est bon ou c'est pas bon : simple ?

L’expérience personnelle est, au-delà de la connaissance, essentielle. Elle n’est pas, pourtant, suffisante. Il faut aussi, comme dans toutes les matières complexes, et elle est à la fois très simple « c’est bon » ou « c’est pas bon », et la plus complexe de tous les arts et toutes les sciences (cf Max Léglise), s’appuyer sur les connaissances et expériences des autres ; celles des spécialistes du sol, de la vigne, et du vin, mais aussi d’abord celle des autre passionnés, avec qui vous partagez ces bons moments et qui enrichiront votre propre expérience.

Pour notre part, nous privilégions, comme beaucoup aujourd’hui, la « buvabilité », l’équilibre sans lourdeur ni extraction excessive, caractéristique des grands vins en bio et biodynamie, et surtout sans ajout d’intrants extérieurs non naturels. La messe étant dite…tout reste à faire ! Alors dégustez, buvez et essayez d’approcher et de comprendre l’âme des terroirs et des vignerons… et participez à la vie de notre communauté …en postant des blogs et des forums : c’est bon !